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Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
19 novembre 2007

entre déprime et révolte!!!

Je crois avoir identifié ce qui me rend aussi  morose et vide ces derniers jours! Après avoir accusé le rhume, la neige, le froid,mon âge, la fatigue et que sais je encore, je sais ce qui m'a foutu un coup au moral.

Actuellement, je travaille dans un foyer qui accueille des toxicomanes. J'aime les rencontres avec ces exclus du monde, que je côtoie au fil de mes emplois depuis plus de 20 ans: malades mentaux, toxicomanes, alcooliques, clochards, jeunes adultes en rupture sociale, sortants de prison. J'apprends beaucoup à leur côté et j'ai encore envie d'apprendre, mais pas dans n'importe quelle condition!

Mais dernièrement un certain nombre de contrariétés professionnelles (et ce qui en découle) sont venues ternir mon dynamisme, m'empêchant pour un temps de voir la vie en rose:
Des horaires de plus en plus déments, que, jusqu'à présent, j'arrivais à gérer avec mon chef, ce qui me permettait de pouvoir aller me ressourcer dans 2 "formations", une fois par mois ( une à Lausanne et une à Lyon). Mon chef ne me plaçait jamais de service le jeudi soir non plus, et je pouvais alors conduire (à 1/2 heure de voiture) mon plus jeune fils à son cours de guitare, rendre visite à mes 2 grands enfants et aller chanter dans le chœur auquel j'appartiens, depuis bientôt 4 ans. Un emploi du temps bien organisé qui me permettait de continuer à avoir une vie sociale, familiale et intellectuelle, malgré les contraintes d'un emploi du temps incluant des nuits et un week end de travail par mois. J'allais travailler avec plaisir, prête même à rendre service pour dépanner un collègue. Mais les restrictions budgétaires étatiques empêchent la Fondation qui m'emploie de créer un nouveau poste d'éduc à temps partiel. Du coup, pour assurer le fonctionnement 24H/24 de ce foyer, les éducs en place doivent subir des emplois du temps d'une rigueur qui ne tolère aucun écart. C'est ainsi que j'ai du aller assurer mon week end au plus mal de ma grippe, une absence s'avérant ingérable pour rééquilibrer les temps de travail des uns et des autres. Mais ce n'est pas tout! Sur 5 semaines de congés payés par an, avec 43H de travail hebdomadaire, nous ne pouvons prendre que 2 semaines de vacances consécutives et la plupart du temps en dehors des vacances scolaires (et jamais pour Noël et l'An), puisque nous sommes 5 sur 9 à avoir des enfants scolarisés, et qu'un seul éduc à la fois peut prendre ses vacances.C'est vrai que j'ai ainsi pu obtenir, enfin, 2 semaines de congés à Pâques 2008! Toujours le même problème d'effectif, pour assurer une ouverture permanente. Même si mon chef de service n'y est pour rien, que je l'apprécie beaucoup, je lui en veux de ne pas plus se rebeller et pointer les incohérences de ce fonctionnement qui tue l'enthousiasme à travailler! Mais la rébellion c'est très français et les suisses voient ce que ça donne en France! J'en entends de toutes les couleurs sur les grèves et la politique française, moi la française qui se permet de râler, dans mon pays d'accueil!

Résultat de ces mesures drastiques: je vais travailler le jeudi soir de plus en plus souvent ( mon fils devra arrêter la guitare, puisque mon emploi du temps change chaque semaine...quel prof accepterait de fixer une heure de cours d'une semaine sur l'autre!) Je ne pourrai plus aller répéter les chants régulièrement.
Je vais travailler du 23 au 25 décembre non stop, et comme je ne bosse pas pour les fêtes de l'An , je suis notée d'office pour accompagner le camp de ski. du 7 au au 9 janvier 2008. Comme je ne skie pas, je garderai les murs, ferai la cuisine et le ménage...ce que je fais avec beaucoup d'aversion chez moi au quotidien!!! C'est vrai que j'aurai du faire des études d'aide ménagère! On en a toujours besoin!

Et la cerise sur le gâteau: je suis de week end du 12 au 14 janvier!! Et ma formation sur Lyon, cuvée 2008, démarre le samedi 12 janvier. C'est le jour où l'on s'inscrit pour présenter son travail clinique et je ne manque jamais de m'inscrire pour évoquer ma pratique. A quoi bon payer 200 euros de ma poche, déjà pas très remplie par le salaire médiocre qui m'est versé chaque mois, si c'est pour risquer de manquer la plupart des rencontres mensuelles, sans pouvoir rien y changer!
Et ma formation sur Lausanne, comment garantir que je pourrai m'y rendre après avoir déboursé de ma poche le montant de la formation sans compter les trajets et les repas...
Ces deux formations, dans ma pratique professionnelle me sont aussi nécessaires que les gammes et exercices pour un musicien professionnel! De plus j'ai ouvert un cabinet privé sur mon temps libre, mais sans échanges sur ma pratique avec mes pairs, je risque fort de ne plus réussir à entendre mes patients comme ils le méritent!Si encore mes pateints potentiels se décident à s'adresser à moi! J'ai UNE patiente épisodique pour l'instant!

Alors voilà, je suis tiraillée entre baisser les bras et me replier sur moi même, sans mots dire, mais mon corps, dans ces cas là, parle pour moi et multiplie douleurs, infections, somatisations... Comme disait mon père quand j'étais petite: " hé ma fille...toi tu passerais dans une vigne que tu serais capable d'attraper le philoxera"...et ça commence...mes maux deviennent bavards ces temps...

Ou alors je me révolte, je rouspète, je crie mon indignation, je deviens désagréable aux yeux de tous, incapable d'accepter ce qui m'arrive, mais incapable d'envisager une solution viable! Tout le monde risque d'en prendre plein la g.....! Et moi avec!...et ça commence...je me suis hyper engueulée avec mon julamoi ce week end pour des broutilles, mais qui justement venaient pointer mon statut de femme au foyer tout juste mauvaise à faire le ménage, la bouffe et autres joyeusetés de la vie quotidienne. Ce qu'actuellement j'ai déjà l'impression de mal faire à mon travail!

P..... D. B..... D. M....!!!! Comment je me tire de ce mauvais pas!!! Chercher un autre travail alors que j'ai mis 6 ans et des mois et des mois de chômage entre 2 remplacements, pour dégoter enfin un job à durée indéterminé en dessous de mes qualifications et de ma formation...donc en dessous du salaire que je pourrais espérer! J'entends déjà les réflexions du style " te plains pas t'a un job!"
Je me résigne, puisque cela semble un mot d'ordre en Suisse, au risque de foirer ce qui marche bien, c'est à dire, amour, enfants et amitiés!!!
Je crois qu'en écrivant tout ceci je viens de passer de la déprime, à la révolte...la suite??? au prochain numéro d'une Cathiminie transformée en Catherpillar, en espérant qu'elle ne tombe pas en Cathalepsie sous peu!

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Commentaires
A
les cimetieres sont peuplés d indispensables..... sachez dire non !!!!!!<br /> <br /> Pensez vous un seul instant que ce refus entrainerait un blame voir plus dans une profession ou les vocations ne doivent pas etre légion.<br /> <br /> le systheme nous amene a culpabilsé devant l emplois alors que le sel de la vie ..... est la VIE .... la , la deprime et revolte ne sont plus qu un souvenir
M
....d'être venue faire une visite, quand la révolte gronde, il vaut mieux exploser que de garder sa rage. Il faut essayer d'évacuer, chacun sa méthode !<br /> C'est vrai qu'il a de bonnes raisons de craquer..méchant le "pascal" quand il dit : c'est bien fait !<br /> Gare à lui..quelle vie de "patachon" , j'espère que tu es jeune et résistante, car il faut suivre, rien d'un fleuve tranquille , plutôt "mèr-e" agitée ! tornade blanche ! courage à toi que je visite ce soir en cachette.<br /> <br /> AH ! les dou-a-niers suis-ses...un poème !<br /> il y a déjà pas mal d'années : bloquée un bon moment à la frontière pour un appareil photo à 3 francs 6 sous !
M
Je crois aussi que la révolte est salutaire. Tes motivations sont de plus parfaitement louables et recevables.<br /> Un autre job pourquoi pas ? développer ton activité libérale ?<br /> Quoiqu'il en soit, je ne sais pas pour toi, mais c'est dans les moments les plus difficiles que l'on trouve souvent des raisons d'espérer et de se remettre en question. Avec le recul, après coup, je me suis souvent dit : "finalement c'est très bien que ça se soit passé comme ça."<br /> La somatisation : l'expression en avoir plein le dos est des plus imagée, non ?<br /> Courage Cathiminie, ça ira mieux demain.
M
de temps en temps exprimer ses colères, d'une façon ou d'une autre !!! Cela m'arrive, mais je n'aurais pas comme toi le courage de les écrire sur mon blog.... <br /> Allez, souffle un bon coup, ça va passer... :-))
P
En lisant ce post, je comprends mieux l"aciditè" de ton comm sur mon blog... un tout, un ras le bol qui explose.. Mais tu as raison; et pour connaitre un peu la Suisse..encore plus dur. Aprés tout explose...
Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
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