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Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
5 mai 2009

Envoyé à La Liberté

Un courrier pour réagir contre la lourdeur administrative et la peur de prendre des responsabilités qui pourtant font parti de la profession de médecin.

La prévention des risques n'a- t- elle donc plus de limites? Comment peut on à ce point empoisonner la vie des gens et les faire passer d'honnête citoyen à dangereux délinquant de la route!

Il y a bientôt 3 semaines, le 19 avril 2009, j'ai fait un léger malaise que je qualifierais de vagal (émotif), suite à une forte douleur inattendue alors que je circulais au volant de mon véhicule sur l'autoroute A12. Me sentant mal, je suis sortie de l'autoroute pour aller me garer sur le parking de la Police cantonale où j'ai coupé le moteur. La douleur m'ayant surprise, j'ai commencé à respirer très vite, ce qui a provoqué de l'hyperventilation et m'a fait perdre conscience quelques secondes. L'ambulance est arrivée, appelée par mon fils, passager de mon véhicule, et j'ai été prise en charge par l'Hôpital, aux urgences. Deux policiers sont venus m'expliquer sur place que j'avais commis une faute grave pour "malaise au volant", et que de ce fait mon permis m'était retiré. N'étant pas bien remise de mes émotions, j'ai signé le document qui attestait de ce soi disant malaise au volant! Mal m'en a pris puisque depuis ce jour, j'ai toutes les peines du monde à récupérer mon permis et à faire entendre que je n'ai pas eu un malaise au volant mais que j'ai été maitre de mon véhicule jusqu'à son arrêt complet sur une place de parc. La police cantonale m'a entendue sur le déroulement des faits,le jour même de ma sortie de l'hôpital où je venais de passer une nuit en observation, mais en qualité de prévenue, amendable avec possibilité de transformer l'amende en Travail d'Intérêt Général. J'étais donc une délinquante de la route, au même titre que les personnes qui conduisent alcoolisées, sous l'effet de toxiques ou même sans permis!

Croyant en mon bon droit, j'ai donc attendu la décision administrative de l'OCN (office de la circulation et de la navigation)de Fribourg, ne doutant pas que la suspension de permis serait vite levée. Que nenni, puisque le jugement a confirmé le retrait jusqu'à obtention d'un certificat médical attestant que j'étais apte physiquement et psychiquement à conduire un véhicule. Là aussi dans mon esprit, pas de problème! Puisque l'Hôpital m'avait laissée sortir, que mon médecin m'avait demandé de prendre rendez vous courant mai donc sans urgences pour régler ce problème de douleurs, je ne pouvais qu'obtenir ce certificat rapidement. Un coup de téléphone à l'Hôpital et l'affaire serait réglée! Et bien non!

L'Hôpital n'était pas en mesure de me fournir ce document, les médecins vus sur place non plus, parce que travaillant dans une spécialité qui n'a rien à voir avec la conduite automobile (gynécologie). Ils m'ont donc renvoyés vers mon médecin généraliste. Il n'avait reçu aucun compte rendu de mon hospitalisation donc ne pouvait délivrer de certificat sans connaitre les raisons médicales de mon séjour là bas. Je rappelle donc l'hôpital, qui me renvoie au cabinet privé des gynécologues venus m'ausculter. L'un des deux étant le médecin que je consulte régulièrement, il finit, devant mon insistance et ma détresse, par me promettre d'envoyer un rapport circonstancié à mon médecin généraliste. Je prends rendez vous avec celui ci, lundi 4 mai, avec cette fois la certitude d'obtenir ce fameux sésame pour récupérer mon permis. Eh bien toujours non!

Le rapport n'est pas parvenu chez le généraliste, qui bien que semblant convenir de la nature vagale (émotive)de mon malaise, ne veut pas prendre la responsabilité de signer un tel document. Il me promet de prendre contact avec le médecin spécialiste dès l'après midi et de me recontacter. J'ai appelé tout à l'heure, parce que sans nouvelles, pour m'entendre dire qu'il ne peut prendre cette responsabilité et qu'il doit m'envoyer chez un médecin conseil habilité par l'OCN. Il fera parvenir mon rapport par courrier à ce nouveau médecin qui demandera à me rencontrer et qui statuera sur mon cas! J

e crains fort de ne récupérer mon permis que dans plus d'une semaine au mieux. Toutes ces démarches n'ont pu se faire que par téléphone ce qui ne facilite pas la communication et encore moins la circulation rapide de l'information me concernant. Le médecin généraliste vu lundi ne semble pas souhaiter me communiquer les raisons qui l'ont fait reculer à me délivrer ce certificat et ne veut pas prendre la responsabilité de me le délivrer.

Mais pourquoi ne pas m'avoir envoyée directement à ce médecin conseil? Pourquoi faire trainer les choses, ce qui me mets dans une situation délicate à bien des titres! Je travaille dans un lieu où je suis censée avoir un permis de conduire, et si mes collègues ont jusqu'alors réussi à s'arranger de ma situation, il y a fort à craindre que cela devienne très compliqué à gérer. Serais je mise à pied? C'est une possibilité que je n'ose même pas envisager.

De plus je vis seule avec mon fils de 14 ans, dans un village de la campagne fribourgeoise, certes desservie par le train, mais je passe un temps incroyable pour aller d'un point à un autre, avec impossibilité d'assurer les transports de mon fils sur ces lieux d'activité extra scolaires ou autres. Je ne peux plus faire mes courses autrement qu'au jour le jour, ce qui s'avère parfois impossible au regard de mes heures de travail. Mes déplacements extra professionnels en France prennent le double de temps. J'en passe de ces désagréments qui rendent parfois la vie bien compliquée au quotidien, comme de se rendre à pied chez le médecin généraliste qui a son cabinet dans un autre village de campagne non desservi par le train! Si j'avais commis une faute grave, comme excès de vitesse ou ivresse au volant, je pense que je mériterais la punition infligée, mais là! Quelle faute ai je donc commise? De quoi suis je coupable? D'avoir fait un malaise sans préméditation, et de n'avoir pas eu la présence d'esprit de sortir de mon véhicule avant de me sentir mal? Il ne se serait agi dans ce cas que d'un malaise sur la voie publique! Punit on les gens dans ce pays pour le tort de ressentir une douleur et de ne pas la supporter stoïquement? Un autre conducteur aurait été présent dans le véhicule, personne n'aurait trouvé à redire que je cède ma place à ce conducteur et qu'il me conduise chez un médecin!personne n'en aurait rien su? Je suis en bonne santé physique et psychique et j'ai fait le nécessaire pour que les douleurs qui m'ont conduites dans cette situation inextricable ne se reproduise pas. Alors pourquoi n'y a t-il pas la même rapidité à rendre son permis à une honnête et prudente conductrice qu'à le lui ôter.

Le pire est que l'OCN m'a donné 20 jours pour obtenir ce certificat c'est à dire le 2 juin au plus tard. J'ose à peine imaginer ce qui arrivera si je ne l'obtiens pas en date et heure! Et combien de temps devrais je attendre pour que l'on me restitue mon bout de plastique rose? Quel est donc cette administration qui au lieu de protéger ses honnêtes citoyens des dangers de certains conducteurs, les enferment dans un fonctionnement qui les mets à mal ( frais engagés, perte de temps, d'emploi à long terme9)

Un point positif toutefois: la Police cantonale m'a assuré que ma faute grave ne figurerait pas dans mon casier judiciaire. J'en suis ravie!

Je ne sais ce que vous ferez de mon témoignage mais je voulais juste signaler qu'un pays qui fait passer la bureaucratie avant l'intérêt des personnes qui y vivent, me semble bien mal en point. Et que des médecins habitués à prendre des tas de responsabilités dans leur métier, n'arrivent pas à déterminer si une personne est apte à conduire ou pas. Je travaille depuis de nombreuses années auprès de personnes toxicomanes ou alcooliques, et j'en ai vu et entendu si souvent se vanter d'avoir encore leur permis! Dans quel monde vit on!?


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Commentaires
C
A ce jour je n'ai toujours pas de permis. Le juriste que j'ai eu au téléphone ce matin me confirme qu'il faut un certificat médical d'aptitude à la conduite, mais le médecin conseil ne peut me recevoir avant samedi prochain et il statuerai à la permanence qu'il tient à l'OCN le mardi suivant soit le 19 mai, à un mois de suspension de permis!!!! Sauf s'il a le temps ou la possibilité d'ici demain après midi de prendre contact avec les médecins qui m'ont vu depuis le 19 avril et qui eux ne prennent aucune responsabilité pour statuer si je suis apte ou pas...Mais comme ce médecin conseil ne m'aura pas ausculté, je crains le pire!!! Le juriste a osé me dire que la perte de mon travail serai effectivement ennuyeuse ( le mot est faible) mais que pour le reste j'avais des trains et des bus pour me déplacer!!! Je me suis retenue très fort pour ne pas hurler!! La zen attitude a ses limites mais apparemment je suis plus zen que je le croyais! Je suis une grande malade qui sait se maitriser sauf quand il s'agit de tomber dans les pommes parce que j'ai très mal!
M
Bah pourquoi j'ai mis deux fois "non plus" ?<br /> Au fait Cathiminie rime avec sans permis.<br /> Bon d'accord, c'est une rime pauvre alors je sors.
M
C'est abusif dans la mesure où tu n'étais plus en circulation au moment de ton malaise, mais en stationnement.<br /> Ça donne pas envie de vivre en Suisse cette connerie. Ceci étant, ils n'ont pas très envie non plus de nous voir non plus.
M
Mais c'est à te dégoûter à vie de la Suisse une histoire pareille !!!!!!<br /> <br /> Fais des photocopies de tes papiers comme cela le jour où on te pique l'original, tu as toujours un double....<br /> <br /> Bon courage ma cocotte, bises.
N
Alors ma grande, tu ne nous dis pas comment se termine l'histoire... as tu récupéré ton permis ? j'ai été révoltée par ce qui t'es arrivée et pourtant j'en connais un rayon sur les relations avec la flicaille..J'ai quand même passée une nuit sous garde à vue à cause d'histoire de permis..oui, oui tu m'as bien lu. Mais ne t'inquiètes pas, tout cela a une fin, tu verras. je te lis régulièrement et me tiens au courant de ta petite vie. Je suis très souvent touchée par tes écrits..Tes mots sur le manque me parlaient de mon père..la période n'est pas facile pour moi non plus Je pense bien à toi, de toute manière, on est des amoureuses de la vie, alors!!!!!!
Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
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