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Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
3 juillet 2008

Fin et commencement...ou l'inverse?

Il y a à peine quelques heures, je suis rentrée chez moi après 26 heures passées dans la tourmente d'émotions contradictoires. Les citer toutes seraient fastidieux.

8H: 1ère réunion d'équipe avec le nouveau responsable éducatif (eh non c'est pas moi pour ceuxce qui n'auraient pas suivi). Bel acte manqué pour une 1ère: je n'ai pas entendu mon réveil, et du coup un quart d'heure de retard pour cette prise de contact. Emotions contradictoires N°1. Désirs d'avenir et retour vers le futur ça vous évoque quelque chose? moi oui!

mercredi 10H30 à jeudi 10h30: la surprise du chef. Toute l'équipe éducative préparait depuis quelques semaines un au revoir spécial à notre chef sortant. Organisation au top, il ne se doutait de rien malgré tous les indices qui jalonnaient les préparatifs. Mais c'était sans compter sur la discrétion et la complicité du directeur de la Fondation, de l'épouse de notre responsable et notre sens pourtant pas inné de la dissimulation hypocrite pour la bonne cause ( promis juré on va pas refaire ça de sitôt). Une journée complète avec son équipe pour un sentier de randonnée jalonné d'étapes gourmandes et une soirée et nuit dans une cabane d'alpage autour du feu, à refaire le monde, rire, boire, chanter et pleurer aussi... Ceux qui seraient tenté de plaindre le pauvre ex chef de devoir subir notre présence une journée entière, hors cadre professionnel,se mettent le doigt dans l'œil
jusqu'au coude! Emotions contradictoires N°2: liens professionnels d'une qualité exceptionnelle, et mélange d'affection quasi filiale pour un homme d'une qualité humaine tout aussi exceptionnelle. Je ne saurai décrire les sentiments de colère d'abord ressenti à l'annonce de son départ. Il ne pouvait, ni ne devait partir, suivi de la joie d'être reconnue dans mes compétences quand il m'a proposé de poser candidature pour le poste, suivi de son écoute attentive et non jugeante quand j'ai traversé ces gros problèmes de santé, sa confiance renouvelée à mon retour même avec mes capacités physiques diminuées...je ne continuerai pas la liste, ce serait trop long.  Lui, une autorité naturelle, un homme de cœur, un professionnel expérimenté et compétent, qui a toujours su nouer position d'autorité sans pouvoir abusif, et sens de la justice. Un chef comme j'en ai peu eu! En d'autres circonstances, il aurait pu devenir un ami. Il n'y a pas de mots pour décrire mon émotion à le voir nous dire au revoir ce matin après un ultime café pris ensemble. Le ciel pleuvait aussi fort que mon cœur se déchirait. Et pourtant la veille au soir, je riais aux éclats après lui avoir chanté un au revoir tout particulier, accompagnée de la chorale improvisée par mes collègues. A écrire ce résumé , j'en ai encore la gorge qui se serre.

Saurais je apprécier tout autant le nouveau chef? Me reconnaitra t il dans mes compétences et acceptera t il ma personnalité très "tranchée"? Aura t il cette humanité nécessaire mais aussi cette rigueur et cette autorité naturelle indispensable à l'accompagnement des personnes accueillies au foyer? Lundi soir, les résidents anciens et nouveaux lui ont offert un cadeau qui en dit long: une médaille gravé à son prénom avec la mention du meilleur papa! Le discours prononcé par un des résidents le remerciait pour ce qu'il n'avait pas fait, dans le sens de tout ce qu'il leur avait laissé expérimenter, en étant seulement là pour les guider, sans imposer, permettant les expériences les plus étonnantes, mais aussi pour les limites posées et tenues. Pour nous les éducs, pour moi la psychologue déclassée, il avait aussi cette attitude. Je ne dirai pas paternelle, mais simplement attentive et à l'écoute. Un re-père pour les résidents anciennement à la dérive, un collègue solide et responsable pour l'équipe.

Difficile d'imaginer un autre responsable, mais surtout difficile dans cette ambiance chargée émotionnellement de lui laisser faire sa place. Il va pourtant bien falloir la lui laisser prendre, l'accepter...ou partir?

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Commentaires
J
Pas simple d'accepter qu'une nouvelle patte se pose sur les empreintes encore fraîches de celle du prédécesseur.
M
Plus c'est dur d'accepter les changements, je trouve.<br /> <br /> Vivement que ce soit plié une bonne fois pour toutes, parce que c'est de plus en plus infernal les relations de travail. Enfin, je parle pour moi.
Cathiminie, d'ici d'ailleurs et d'autre part...
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